Le concept de normalité est une question épineuse. L’être humain éprouve le besoin de se comparer, afin de se rassurer, de savoir si son comportement est adéquat principalement pour faire partie du groupe.
Ce qui est normal peut être ce qui est attendu, conforme à une norme, à une moyenne, à ce qu’il est habituel de rencontrer. Or cette normalité ne peut être prise sans contexte. En effet, ce qu’il est normal de faire dans un pays donné peut paraître déplacé dans un autre. Nous n’avons qu’à penser à la façon de se saluer (bises, signe de tête, se serrer la main…) bien différente d’un endroit à l’autre sur le globe.
Bref survol historique
Si on regarde l’histoire, l’évolution des sociétés, ce qui était considéré comme anormal à une époque de ne l’est plus aujourd’hui. Nous n’avons qu’à penser : à l’homosexualité, au racisme et à la peur de l’étranger, aux clichés sexistes des séries des années 90, à la douleur chez les enfants, à la douleur des animaux, ou encore au fait que la Terre soit ronde…
Il existe de nombreux domaines où ce qui était considéré comme déviant ou anormal est aujourd’hui intégré à société, en lien avec l’évolution des mentalités et la recherche scientifique.
Mais voyons c’est pas normal!
On entend souvent ce genre de propos, notamment lorsqu’un comportement ou une action est posée par un autre ou nous-même et que l’on ressent un inconfort. On se met alors à chercher l’approbation, la validation du groupe au risque sinon de s’en faire rejeter. Alors on souhaite se conformer, être comme les autres.
Normalité en santé mentale
Lorsque l’on discute santé mentale, là encore, la question de ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, n’est pas évidente. On a longtemps cru que ce qui était normal c’est de ne pas connaître de moments difficiles, d’être capable de rebondir rapidement, voir d’être positif en tout temps.
Des études longitudinales montrent que finalement près de 80% des gens vont être confrontés à un trouble de santé mentale au cours de leur vie. Donc c’est comme si nos attentes de toujours bien aller, d’être en contrôle ou en équilibre sont des attentes irréalistes.
La plupart d’entre nous va connaître une perturbation de sa santé mentale mais de façon transitoire, passagère. Cet épisode va alors permettre un ajustement, une réorganisation de choix de vie ou encore révéler qu’un changement de milieu est nécessaire.
Le réflexe de se demander si ce qu’on vit est normal ou pas, est humain. Cela nous permet ensuite de regarder autour de nous et de nous sentir rassurés lorsque nous constatons que nous ne sommes pas seuls à vivre ce que nous traversons.
Alors être normal ou pas… qu’est-ce que ça veut dire?
Ça dépend :
- ça dépend de ce à quoi je me réfère,
- ça dépend de ce que je définis par normalité,
- ça dépend du lieu de ma comparaison
- ça dépend du contexte auquel je me réfère
Par exemple, si je fais une même action : danser sur une table, dans un contexte différent :
Imaginons que lors d’une soirée entre amis, je danse sur la table : pourquoi pas me direz-vous?
Imaginons maintenant que je me mette à danser sur mon bureau en pleine rencontre de suivi : étrange me direz-vous?
La même action, mais dans un contexte différent, ne produit pas le même résultat sur la conclusion face à la normalité.
Alors, c’est quoi la normalité pour vous?
Aglaé